Les dessous des processus de création
- Fil D'inspiration
- 16 mai 2020
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 nov. 2024
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Aujourd’hui je vais vous dévoilez les dessous de vrais processus de création !
Nous allons partir de démarches d’artistes célèbres (tels que des peintres, de designers ou des écrivains) et analyser leurs processus de création au travers de 8 dimensions clés.
Ces 8 dimensions ne sont pas une liste exhaustives ni des étapes obligatoires, elles sont la pour vous inspirer et vous permettre de vous donner des idées pour vos processus créatifs .
Remontons le fil des processus créatifs et plongeons nous dans 8 dimensions qui ont permit la réalisation d’oeuvres célèbres !
1 ° Le Spontané
La première dimension est la capacité à remarquer les événements spontanés. Dans l’imaginaire collectif, la bonne idée tombe du ciel sans que l’on s’y attente. On retrouve en effet dans certains processus de création l’apparition d’un événement spontané comme point de départ d’une démarche de création.
Lorsqu’il s’agit de savoir saisir un élément inattendu, une histoire qui m’a beaucoup marquée, c’est le palais du facteur cheval. On est en 1879, le facteur Cheval âgé de 43 ans, butte sur une pierre lors de sa tournée, cet accident anodin va réveiller un rêve enfouis en lui. L’envie de construire et de créer.
De façon autodidacte, il va ensuite consacrer 33 années de sa vie à bâtir seul le palais de ses rêves dans son potager. Il ramassera tous les jours des pierres qu'il aura remarqué pendant sa tournée.

Palais idéal - Facteur Cheval 1879 -1912
Le spontané peut surgir directement sous forme créative comme avec Dubuffet ou sous forme d’une prise de conscience comme pour le facteur cheval.
Il peut aussi surgit d’une erreur et là un exemple célèbre qui l’illustre très bien c’est la légende de la tarte Tatin. Pour rappeler la petite histoire c'est deux sœurs qui possédaient un hôtel-restaurant qui ont oublié de mettre la pâte en réalisant une tarte au pomme et l’aurait rajouté par dessus au cours de la cuisson. Elles auraient alors inventé accidentellement la tarte Tatin. Ce qui est intéressant c’est qu’elle n’ont pas juste jeter cette tarte à la poubelle, elles se sont saisit de ce qui se passait pour contourner le problème.
Dans toutes ces histoires, ce qui à permis de transformer un événement banal en un projet et qu’ils ont su voir ou écouter le potentiel derrière ce qui s'était passait.
2° L’Aléatoire
Dans le prolongement de l'évènement spontané qui n’est pas contrôlé, on retrouve dans ne nombreux processus le fait de jouer volontairement avec l’aléatoire.
Les 3 stoppages-étalon de Marcel Duchamp est la première œuvre occidentale qui revendique ouvertement d’avoir été conçue grâce au hasard. Cette œuvre on peut la voir comme une expérience pour essayer de conserver une trace de l'aléatoire. Duchamp a effectué cette réalisation en laissant tomber à partir d’une hauteur d’un mètre, trois fils avec un pinceau.

3 stoppages étalon - Duchamp 1913-1914
D’autres artistes ont joué avec l’aléatoire comme les surréalistes qui ont inventés le Cadavre-Ecquis vers 1925. Ce jeu consiste à commencer une phrase ou un dessin et le laisser être complété par d’autres personnes qui ne voit pas la réalisation de la personne précédente. L’inconscient collectif devient alors l’élément moteur d’une création non maitrisée.

Cadavre exquis - Surréalistes - 1927
Laisser une partie de sa création au mains de l’aléatoire ça peut-être un partit pris fort. Par contre, même dans ces deux exemples, l’utilisation de l’aléatoire demande du temps pour poser le cadre d’utilisation .. et pour avoir l’idée !
Cela nous amène à la troisième dimension
3° La Routine
Dire que pour être un artiste il suffit d’un coup de génie est faux. Il faut aussi beaucoup de travail et de persévérance pour mener au bout ses projets créatif.
Les artistes trouvent leurs propres rituels et astuces pour se mettre dans un état d’esprit qui leur permettra d’exprimer le meilleurs de leur créativité. Certains artistes ont des routines pas très recommandables : Comme Van Gogh qui buvait de l’absinthe.
Beethoven se mettait au milieu de son appartement pour se verser un seau d’eau froide sur la tête, lorsque par exemple il n’arrivait plus à créer après une laborieuse séance de composition.
Certains artistes ont des astuces plus simples à mettre en oeuvre :
Steven Spielberg à affirmé qu’il a eu la majorité de ses meilleurs idées en conduisant sur l’autoroute. Albert Einstein disait quand-à lui avoir ses meilleurs idées sous la douche.
Cultiver des astuces plus ou moins saines ont permis à de nombreux artistes de favoriser l’apparition de l’inspiration.
4° La motivation
Parvenir à se motiver et à faire preuve d’autodiscipline c'est un facteur important dans le succès de nombreux artistes. L’important n’est pas de se chercher des excuses mais bien de parvenir à trouver des solutions pour réaliser ses projets.
Monet est réputé pour être un bourreau de travail, il peint souvent dehors et par tous les temps, Ni le froid ni la tempête ne l’empêche de sortir. Il se couvre avec plusieurs couches de manteaux.

Neige à Argenteuil - Monet - 1875
Les conditions sont parfois si longues et terribles qu’il à les doigts qui se couvrent d’engelures, il met de la graisse et remets ses gants et continue de peindre.
On ne s’imagine pas tout le temps qu’il à fallu pour réaliser certaines toiles, ni tous les échecs que les artistes ont du surmonter. Monet n’hésitait pas à déchirer bruler ou détruire ces toiles lorsqu’elles ne lui convenait pas et se remettait ensuite au travail en reprenant de zéro.
Parvenir à rester motiver pour avancer quelque soit les difficultés est une qualité de nombreux grands artistes.
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5° L'Observation
Monet nous permet de faire la transition vers la 5ème dimension qui est la capacité d’observation. En effet, comme disait Cézanne, "Monet n’est qu’un oeil mais quel oeil ». Je vous renvoie à ma vidéo sur le Paris d’Haussman, ou je parle du travail de Monet sur la gare saint lazare. Monet parvient à associé avec brio observation et imagination.
Dans le même esprit Yves Saint Laurent disait : "mon inspiration est toujours appuyée sur la réalité quotidienne, j’ai toujours été fidèle à mon temps et mon époque » C’était important pour lui de chercher à comprendre les femmes et les hommes et cette curiosité nourrit son intuition et son imagination.
Sa muse était donc la réalité quotidienne, il essayait de percevoir le sens de son époque. Finalement ces collections sont un moyen d'exprimer sa vision du monde. Lorsque l’on observe finement le monde notre force créative est décuplé.
Un temps d’observation peut intervenir à n’importe quel moment du processus de création. Il permet de prendre un pas de recul à la fois sur sa vie, sur sa réalisation ou sur le monde.
6° Le Rebond
La sixième dimension est la capacité de rebond, et pour l’illustrer je vais rester dans le domaine du sur mesure et de la mesure!
Un certain James Chesterman dépose un brevet qui rend l'acier plat plus résistant pour réaliser un mètre ruban. C’était bien vu, car l'acier plat est à cette époque très utilisé pour les jupes à crinoline. Mais la mode change et cette innovation permet à l’entreprise d'éviter la faillite en transformant son produit.
Pour rester dans le domaine de l’entreprise, l’histoire du Post-It est célèbre. Alors qu’un chercheur travaillait sur un projet de colle extra-forte mit au point une colle qui ne collait pas. Quelques années plus tard par un autre chercheur de la même entreprise chantait dans une chorale et était frustré que les marque-pages ne tiennent pas dans son livre de chant. Il se remémora la colle qui ne collait pas et l'utilisa pour créer le Post-It. C’est donc un bel exemple du rebond, et ici d’un rebond collectif !
Faites votre possible pour développer votre capacité de rebondir, on ne peut pas créer sans expérimenter et personne ne réussit tout du premier coup, les échecs sont inévitables et bénéfiques !
« Échouer, c’est avoir l’opportunité de recommencer de manière plus intelligente. » Henry Ford
7° Contrainte
Notre 7 ème dimension présente dans ne nombreux processus créatifs est la contrainte,
" Forcée à fonctionner dans un cadre strict, l’imagination tourne à plein régime, et produit ainsi ses idées les plus riches. Sans aucune contrainte, le travail risque de s’éparpiller." Thomas S. Eliot
La contrainte peut être choisie comme dans le roman La disparition de Georges Perec oui a volontairement choisi de ne pas utiliser une seule fois la lettre la plus utilisée de la langue française : la lettre E !
Parfois les contraintes sont imposées par un élément extérieur.
Les chips ont été créées par Georges Crum, un cuisinier travaillant dans un restaurant de New York en 1853, Ce jour là, le cuisinier doit tout faire pour satisfaire un client particulièrement exigent qui retourne ses frites en cuisines à plusieurs reprise ne les jugeant pas assez fines. Agacé, le cuisinier décide de couper les pommes de terre en très fines lamelles qu'il plonge quelques minutes dans la friture. Le client a adoré ! Et le succès fût si grand qu'il décida de mettre cette recette à la carte du restaurant.
Jouer avec les contraintes existantes ou s’en inventer est un bon moyen de stimuler sa créativité, je vous invite à voir ma vidéo sur un de mes processus de création ou je vous parle de cette technique.
8° L’arrêt
Et oui, vous le savez, savoir s’arrêter et dire qu’un projet créatif est fini n’est pas la partie la plus simple du processus.
Justement, un artiste à décidé de ne pas s’arrêter, il s’agit de Pierre Bonnard, un artiste français qui avait une habitude étonnante. Une fois que ses toiles étaient achetées par des particuliers ou exposées dans des musées, il n’hésitait pas à venir les retoucher pinceau à la main. Cette surprenant habitue à donné naissance à l’expression « bonnardiser » qui signifie retoucher une oeuvre après l’avoir terminée.

Salle à manger à la campagne - Pierre Bonnard - 1913
La frontière entre le projet en cours et le projet fini est parfois difficile à saisir.
Les designers du studio Droog Design ont eux décidés de ne pas marquer la séparation entre le créateur et le client. L’idée de leur projet Do hit chair est de laisser à l’utilisateur la liberté de « détruire » un bloc en acier à l’aide d’un marteau pour la transformer en chaise.. ou en sa propre oeuvre d’art.. Les rôles entre le designers et l’utilisateur devient alors plus confus.

Do it Chair - Droog Design
Questionner la fin d’un projet créatif est une étape clé pour savoir s’arrêter au bon moment et permettre sa diffusion.
La fin du projet créatif est une dimension à part entière et il y a plein de façon de la traiter.. c’est à chaque créateur de trouver celle qui convient pour chaque projet.
Conclusion
Nous avons parcouru ensemble 8 dimensions clés des processus de création au travers d’exemples concrets. Ces 8 dimensions ne sont pas une liste exhaustive ni des étapes obligatoires, elles sont la pour vous inspirer et vous guider dans la réalisation dans vos projets.
Et vous quel est votre astuce secrète pour mener à bien un processus de création?
N’oubliez pas de suivre le fil de votre inspiration !
A très vite
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